Premier jour

Publié le par Mikaëlle

C'est un grand jour. Un très grand jour.

Jeannette vient me chercher. Comme d'habitude elle est à la bourre, mais ça l'inquiète pas. Et moi non plus. Et ça doit pas me stresser non plus car en partant elle m'explique qu'on doit encore passer à la mairie de son village parce qu'elle a un PV à payer, mais qu'elle a perdu le PV, qu'il faut pas qu'elle zappe de le payer et qu'en plus c'est le dernier jour pour le faire. C'est Jeannette. Dans la voiture on discute de tout, mais pas vraiment de ce qui m'attend. On parle de nos gosses, de leurs petites phrases assassines ou calines, des bonnes affaires qu'on a fait ces derniers jours, de nos amoureux, de sa grossesse puisqu'elle attend le second et qu'elle a de sacrés nausées... Une discussion de nanas, quoi.
Pendant qu'elle va à la mairie, je reste dehors et en profite pour m'en fumer une. J'ai une espèce de boule à l'estomac. La trouille, le trac. Je sais que je vais devoir « lâcher prise » comme dit Jeannette. Et ça, c'est une épreuve pour moi.

Lâcher prise

Faire abstraction de la honte, des joues qui virent au rouge, de la peur du ridicule... Dans la baie-vitrée en face de moi je scrute ma tenue vestimentaire. Je me sens bien, à la page. C'est déjà ça. Jeannette est de retour. On file à la formation. La boule dans mon ventre prend de plus en plus de place.

Arrivées! En retard! Rien de tel pour un démarrage remarqué. Je passe à autre chose. La journée commence par un « Etat présent », ce qui permet, explique Blanche, de poser son paquet, ce avec quoi on arrive, lâcher ses soucis, partager. Je sais pas trop quoi poser. Pendant que les autres parlent je réfléchis à ce que je vais dire et je fais, mentalement, le tour de tout ce qui me semble intelligent, interressant et pertinant. Sauf que quand on me donne la parole, j'ai le visage bouillonnant, j'imagine mes joues écarlates, j'ai la gorge nouée et je suis au bord des larmes. Je lance deux ou trois mots hésitants et stressés et passe rapidement la parole à la personne suivante avant que mes larmes ne se décident à prendre le chemin de mes joues.

Au programme:

- Définition de la Programmation Neuro-linguistique: Je retiens que c'est un lien entre le corps, le cerveau et les mots. J'me demande si, du coup, tout ce que je suis, fait ou dit est Programmation Neuro Linguistique. A suivre.

- Schéma d'apprentissage: comment on apprend. Nos compétences et incompétences conscientes et inconscientes. Pendant que Blanche s'attelle à vulgariser tout ça pour qua ça nous soit compréhensible, j'essaie de repérer ce à quoi, ces termes font référence chez moi. Mais c'est un exercice difficile puisque je ne sais pas quelles sont mes compétences et incompétences inconscientes.

- Les niveaux logiques de pensée: à ce moment là, je suis en équilibre sur un fil et je jongle avec mon savoir être et mon savoir faire. Singulier ou pluriel, d'ailleurs? J'en sais rien, mais je sens que je touche la corde sensible. C'est là que démarre le développement personnel?

- Les bases d'excellence: les quoi??? Je crois que c'est pas à moi qu'on parle.

- Les cartes du monde: alors là, c'est MA révélation. Je kiffe les cartes du monde. En gros, c'est la représentation que chacun se fait de ce qui l'entoure, mais c'est aussi ce en quoi chacun croit, les idées qu'il défend, ce à quoi chacun accorde de l'importance. Et là, je capte aussi que, en réalité, quand je me prends la tête avec Ursula, c'est parce qu'on a pas la même carte, c'est parce qu'on accorde pas la même importance aux mêmes choses, on a des idées différentes. Ok c'est une évidence, mais vu sous la forme des cartes c'est clair comme de l'eau de roche et c'est moins hargneux.


Cette journée se termine sur la sensation d'être entrée, par la grande porte, dans LA formation qui me va et sur la sensation d'avoir trouvé ma place dans le groupe. Je suis hors service, mais je me sens bien, bercée par une douce impression de satisfaction.


J'ai ma place

M.


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